Un vent de guerre

Messages : 42 Date d'inscription : 21/12/2013 Age : 31

La lune brille intensément dans le ciel en ce début d'automne. Le temps est froid et les arbres qui entourent le village ne suffisent pas à le couvrir totalement du vent glacial. Les rues du village sont vides; la plupart des habitants sont biens au chaud à l'intérieur de leurs maisons et prennent leur dernier repas de la journée en famille, se racontant les meilleures anecdotes du jour. Sur le toit d'une grande structure de bois se tient un jeune homme qui se laisse simplement malmené par le vent d'automne. Les deux mains posées derrière lui en support, il ignore sa chevelure blonde qui lui fouette le visage et regarde la lune intensément.

- J'espère que tu as retrouvé ta famille.

- Malgré tout ce que tu as pu dire, je suis certain qu'elle dois t'avoir manqué.

Le vent souffle à travers les arbres de la forêt et vient détacher quelques feuilles qui tourbillonnent avant d’atterrir au sol.

- J'ai retrouvé mon petit chez moi tu sait. Ça fait du bien de dormir dans un vrai lit.

Les rires fusent à l'intérieur des maisons. Les gens semblent heureux; heureux d'être réunis.

- Mais à vrai dire...je croit que je préférait la route. Je me sentait bien moins seul lorsque j’étais avec Shinobu-sensei et Irina et Reiichi....et toi. '' un sourire nostalgique collé au village.

Les assiettes cognent ensemble, preuve du repas entamée.

- Sensei est très occupé ces temps-ci...

- Je croit qu'il se prépare pour partir en guerre.

Une autre bourrasque vient caressée les cheveux du jeune homme solitaire.

- Ça me fait peur tu sait... dit-il, les yeux soudainement reluisant à la lumière de la lune.

- Je n'ai jamais eu peur de tuer. Je l'ai toujours fait sans poser de question.

- Mais de me dire que je pourrais sans le savoir tuer quelqu'un...qui t'est cher...

Le jeune homme baisse la tête, le regard honteux. Il laisse sans le vouloir, échapper une perle qui roule le long de sa joue.

- Pfff...tu est pathétique. dit-il en reniflant.

- Comme si de toute manière...elle avait à faire de quelqu'un comme toi.

Le jeune homme se lève debout, les poings serrés et s'adresse de nouveau à la lune mais cette fois sur un ton bien différent, les dents serrés, ravalant sa tristesse.

- Tu n'a certainement pas besoin de quelqu'un comme moi, là où tu est. Bonne nuit. Kaede.

Le jeune homme saute en bas de son perchoir et se fond rapidement dans le noir de la nuit. Le vent souffle toujours sur le village du Sabre...et cette nuit-là, les pensées de Gato s'en vont pour la guerre qui, il le sait, frappera bientôt.
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Un vent de guerre